Avant tout travaux, des précautions s’imposent du point de vue législatif ou pratique.
Tout projet d’aménagement doit se faire en conformité avec la réglementation en vigueur.
La première étape consiste à aller consulter les documents d’urbanisme en mairie (Plan Local d’Urbanisme ou Plan d’Occupation des Sols) pour vérifier la faisabilité du projet. Aussi, l’implantation de la mare doit être faite à une distance minimale des habitations (Réglement sanitaire départemental).
Déterminer l’emplacement de la mare doit faire l’objet d’une réflexion préalable, qui n’intègre pas que les seules composantes esthétiques.
Sur un même terrain il est possible de trouver différents types de sols. Certains présenteront des capacités naturelles de rétention de l’eau ; d’autres non. Ce critère doit être pris en compte dans le choix de l’implantation d’une mare naturelle.
Les sols non-argileux ne présentent pas des capacités naturelles de rétention de l’eau. Avec ces types de sols, des alternatives doivent être trouvées pour rendre le fond de la mare imperméable (voir encadré concernant l’étanchéité).
Les sols argileux présentent des capacités naturelles de rétention de l’eau. Il est donc judicieux de privilégier ce type de sol pour l’implantation d’une mare.
La lumière joue un rôle déterminant sur le développement des chaînes alimentaires et l’oxygénation de l’eau. Il est donc important de chercher l’ensoleillement pour obtenir une mare riche et équilibrée. L’ombrage n’est pas pour autant à proscrire complètement, notamment pour éviter l’assèchement estival des mares faiblement alimentées en eau.
La proximité d’arbres est source de contraintes. D’abord, la dégradation de la matière organique dans l’eau (feuilles mortes) est consommatrice d’oxygène, ce qui altère la qualité de l’eau et par conséquent l’intérêt du milieu naturel pour la faune et la flore. Ensuite, il en résulte une accumulation de vase qui diminue progressivement la hauteur d’eau libre. Cela entraîne la nécessité d’un entretien plus régulier.
La rétention de l’eau, même temporaire, est une condition essentielle de l’existence d’une mare.
Si le sol est argileux, il est naturellement imperméable ; Il suffit de creuser, en faisant attention de ne pas percer la couche d’argile.
Dans le cas contraire, il est nécessaire de rendre le fond de la mare imperméable.
Deux techniques sont à retenir…
La solution la plus naturelle consiste à ajouter une couche d’argile sur le fond. L’argile doit être épandue sur toute la surface, sur une épaisseur de 20 à 30 cm, puis damée vigoureusement.
Il est important de mettre en eau rapidement afin d’éviter que la couche d’argile ne se fissure par assèchement ou qu’elle ne soit dégradée par les plantes et les animaux.
Une autre solution est de tapisser le fond d’une bâche plastique… mais pas de n’importe quel plastique ! Certains se désagrègent avec le temps, d’autres peuvent s’avérer toxiques … il faut choisir une bâche d’un matériaux adapté à la vie aquatique. Le bâches de type EPDM semblent être les plus adaptées.
L’alimentation en eau est également une contrainte essentielle pour pouvoir créer une mare.
Dans certains cas, elle peut se faire par des nappes d’eau superficielles.
Elle peut provenir de l’eau de ruissellement.
L’alimentation peut également être envisagée à partir de l’eau de pluie collectée.
L’utilisation de l’eau du robinet est à éviter.
En présence d’une nappe d’eau superficielle, il suffit de creuser un trou, en laissant le fond naturel. Le niveau de l’eau évoluera au gré des variations de hauteur de la nappe phréatique. Le milieu créé, même s’il est asséché une partie de l’année, pourra être un milieu très intéressant pour une faune et une flore diversifiées.
Pour les mares situées en point bas d’un terrain, l’eau peut provenir du ruissellement. Toutefois, dans ce cas précis, il faudra veiller à ce que le terrain ne fasse pas l’objet de traitements phytosanitaires (engrais, herbicides, pesticides…). Cela aurait des conséquences sur la qualité de l’eau de la mare et entraînerait des problèmes tels que prolifération d’algues ou de moustiques…
L’alimentation de la mare peut également être envisagée à partir de l’eau de pluie collectée à partir d’une gouttière. Cela présente l’avantage d’une eau de bonne qualité et de pouvoir gérer les entrées d’eau.
Il existe quelques principes simples fondamentaux qui permettent d’améliorer l’intérêt potentiel pour la faune et la flore, à intégrer dès le départ.
Il est préférable de créer une mare aux contours sinueux plutôt que des formes géométriques. D’un point de vue esthétique cela renforce le côté naturel, d’un point de vue écologique cela crée davantage de linéaire de berge, zone de grand intérêt pour la faune et la flore.
Diversifier les profondeurs permet de créer une plus grande diversité de conditions de vie :
les animaux trouveront des zones peu profondes, qui se réchauffent vite au soleil, et d’autres qui ne s’assèchent pas et restent à l’abri du gel ;
certaines plantes se développent avec de faibles niveaux d’eau, d’autres ont besoin d’être complètement immergées.
Privilégiez les berges en pentes douces (<30%) pour :
faciliter l’implantation naturelle de plantes ;
créer un gradient de profondeur, donc une plus grande diversité de conditions d’accueil pour la faune et la flore ;
faciliter la sortie de l’eau des animaux ;
stabiliser les berges : pas de risque d’effondrement, moins de possibilité de creusement de galeries (par le Rat musqué).
Après la théorie vient la pratique. Passons à présent à l’étape suivante puis retroussons nos manches…
Le Groupe Mares propose un outil de recensement des mares régionales. Cet outil en ligne est un moyen ludique de faire avancer la science.
Puisque l’on protège mieux ce que l’on connaît bien, participer à cette prospection c’est agir en faveur des mares à préserver ! Enregistrez une mare observée (même disparue) au détour d’une promenade.